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Entreprises familiales, un succès entrepreneurial

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Entreprises familiales, un succès entrepreneurial

Le Réseau Entreprendre a récemment publié l’ouvrage « Les entreprises familiales, des aventures humaines qui font grandir les territoires » dans lequel le président du Groupe IMI, Antoine GERARD, a témoigné de son expérience aux côtés d’une vingtaine d’entrepreneurs.

Cet ouvrage expose également les caractéristiques des entreprises familiales et analyse leur impact économique en faveur du développement territorial et de l’emploi.

Zoom sur le passage consacré au Groupe IMI. 

Zoom sur le passage consacré au Groupe IMI. 

Lorsqu’il rachète Cheval Frères, une entreprise familiale plus que
centenaire (six générations), Jean-Pierre Gérard rêve de créer « le Valeo de l’industrie horlogère » ! Son fils Antoine, qui a depuis créé un groupe de huit entreprises autour de Cheval Frères, est en passe de réaliser ce rêve, mais au prix de mutations complexes !

Un marché bouleversé par la concurrence asiatique

Lorsqu’il reprend Cheval Frères, l’industrie horlogère helvétique est florissante et a recours à de nombreux sous-traitants dont certains,
comme cette entreprise de micromécanique, sont basée dans la région bisontine. Mais la concurrence asiatique force l’industrie horlogère helvétique à une évolution considérable : sa part du marché mondial, en nombre de montres, tombe à 2%. Cependant, tout en conservant 50% en valeur, IMI a su accompagner ce mouvement en se transformant en « intégrateur de technologies pour le luxe ».

Jean-Pierre Gérard a six enfants mais un seul d’entre eux, Antoine, troisième de la fratrie, après un parcours varié chez Gemini, Bossard,
Essilor et Roquette Frères, se dit prêt à rejoindre Cheval Frères. En 2007, il dirige Hardex, une entreprise récemment reprise, spécialisée dans les céramiques. C’est en 2009 qu’il devient président du directoire du groupe… avec son père au conseil de surveillance.

Un binôme père-fils à l’épreuve

Question caractère, père et fils ont parfois des positions éloignées, mais « transmettre, c’est aussi accepter la transformation », affirme Antoine Gérard. Il faut dire que la crise de 2008 est passée par là. Le chiffre d’affaires a été divisé par deux. Heureusement, à partir de 2010, les bonnes années se succèdent, et Antoine Gérard reconnaît : « Mon père m’a encore beaucoup apporté sur la vision globale du marché. »

En janvier 2014, l’entreprise Cheval Frères est détruite à 80% par un
incendie. Ce qu’elle produit en sous-traitance conditionne 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires de l’industrie horlogère ! Avec des trésors d’ingéniosité, la société conserve tous ses clients et acquiert même une aura telle que l’on viendra la chercher pour reprendre un autre sous-traitant deux ans après.

Devenir majoritaire

2019 est une autre année difficile, une filiale d’IMI vient de perdre son premier client, un poids lourd historique de l’industrie horlogère de luxe. Il faut réduire la voilure. L’aspect familial de l’aventure entrepreneuriale rend les choses complexes. « Le conseil d’administration n’est pas la table dominicale et vice versa », insiste Antoine Gérard. Depuis l’origine, un groupe financier allié possède 40% du groupe, il pèsera pour qu’Antoine devienne majoritaire et reprenne les actions détenues par la famille. Dans la négociation, il a heureusement pu compter sur les soutiens actifs de ses équipes et de ses parents. Parce que « l’intérêt de l’entreprise passe avant l’intérêt personnel ou familial »

Une belle réussite pour le groupe

Même s’il reste très discret sur ses performances, IMI peut s’enorgueillir d’avoir fourni des composants parmi les plus remarquables de la montre la plus chère du monde ! Le groupe compte aujourd’hui plus de 800 personnes, il signe des prouesses techniques très difficiles à reproduire et a conquis une place forte dans l’industrie horlogère de luxe. Antoine Gérard nous livre quelques leçons :

  • « Les décisions opérationnelles doivent se prendre rapidement.
  • La relation avec le personnel doit privilégier le dialogue et, si l’on ne parvient pas à un accord, c’est toujours parce qu’un problème nous a échappé.
  • Dans une entreprise familiale, il faut qu’il existe une incarnation du « propriétaire ».
  • Rien n’est jamais acquis. Il faut toujours s’inquiéter à propos du
    lendemain, s’adapter et surtout rester humble. » 

Fortement impliqué au sein de Réseau Entreprendre® (Président de Réseau Entreprendre® Franche-Comté et membre du bureau de la Fédération), Antoine Gérard a à cœur de partager et transmettre son engagement.